Partager la publication "Les chats rêveront toujours de souris : une idée illusoire !"
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Dans un article très court, Ardeshir Zahedi, 90 ans, gendre du dernier Shah d’Iran, ancien ministre iranien des affaires étrangères (7 ans), ancien ambassadeur d’Iran aux Etats Unis pour une durée totale de 9 ans, ancien ambassadeur d’Iran au Royaume Uni (4 ans), résidant aujourd’hui en Suisse, s’exprime sur l’affaire iranienne que nous connaissons.
Avec ses 20 ans d’expérience de diplomate d’un pays alors allié des USA (l’Iran sous le Shah), il soutient, dans ce texte, la direction actuelle de son pays (alors qu’il est dissident). Il condamne fermement la politique de carnage et de brutalité (soutenue par les Etats Unis) contre le Yémen, justifie la présence en Syrie d’éléments iraniens, à la demande du gouvernement légitime de Damas, pour combattre le terrorisme.
Il indique aussi que l’Iran de 2018 n’est pas l’Irak de 2003. C’est un pays de 82 millions d’habitants et de 1,65 millions de km2 (3 fois la France).
Sa population, dit-il, restera unie quoi qu’il arrive face à l’adversité.
Elle constitue un morceau qui serait très très difficile à avaler et à démembrer par des agresseurs éventuels.
Sa position (que je partage à 100%) ne peut être ignorée. Ce qui la rend forte et crédible, c’est l’expérience de diplomate de son auteur et sa qualité de dissident.
Si même les dissidents de cette qualité se mettent à soutenir la position de leur pays, alors les USA et leurs vassaux occidentaux (FR et UK), poussés par Israël, auront un sérieux problème à résoudre s’ils veulent s’ingérer, une fois de plus, dans les affaires d’un pays souverain qui ne leur demande rien et qui, lui, ne fait pas semblant de combattre le terrorisme de DAESH et d’Al Qaïda pour justifier sa présence en Syrie.
La position de Ardeshir Zahedi est confirmée par tous les experts que je connais et qui sont allés en Iran récemment (en Mai).
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La déclaration du secrétaire d’État américain Mike Pompeo sur l’Iran était à la fois déconcertante et affligeante. En tant que chef de la politique étrangère d’une grande puissance et, avant cela, en tant que directeur de la CIA, il devrait être mieux informé sur l’Iran, son peuple et son histoire.
L’intimidation réussit rarement et n’a jamais réussi contre la nation iranienne. Au cours des millénaires de son histoire, mon pays ne s’est jamais abaissé ou incliné devant les étrangers et est toujours resté uni face à l’adversité. Quelle que soit l’opinion qu’ils ont de leur gouvernement actuel, sous la menace extérieure, le fier peuple iranien resserre toujours les rangs pour défendre sa patrie. L’histoire a rapidement appris aux agresseurs étrangers à abandonner leurs idées chimériques d’écraser l’Iran. Les chats rêveront toujours de souris. PERSONNE NE POURRA ÉCRASER L’IRAN.
Avec un territoire de 1 647 000 km2 et une population de 82 millions d’habitants, l’Iran n’est pas l’Irak. L’Iran pourra résister à une attaque militaire étrangère. Nous devrions nous rappeler le cas de l’Irak. La guerre était basée sur de faux documents et des mensonges. L’attaque n’avait ni l’autorité de la morale ni celle de la loi. Il en a résulté un nombre considérable de morts et de ravages. Des centaines de milliers d’innocents sont morts et des millions d’autres ont vu leur vie et leur avenir complètement détruits. Et financièrement, selon le président américain, sept trillions de dollars ont été gaspillés. Les cerveaux du département d’État et de la CIA sont-ils aussi ignorants de l’histoire ?
L’Iran est dénoncé pour ingérence en Syrie. Ce qui n’est pas mentionné, c’est que l’Iran se trouve en Syrie à l’invitation de la Syrie, le gouvernement légitime d’une nation souveraine. C’est la présence en Syrie d’armées secrètes des États-Unis et d’autres pays occidentaux qui viole le droit international.
Le carnage continu, la brutalité et autres atrocités contre la population civile du Yémen est non seulement un crime de guerre, mais aussi une attaque contre l’humanité. Pourrons-nous jamais pardonner ou oublier cette barbarie ? Les 23 et 24 mai, le principal thème de la BBC World Service était un reportage déchirant qui montrait un mariage dans un village yéménite où des femmes, des hommes et de jeunes enfants célébraient le mariage d’un être cher. C’était censé être l’un des jours les plus heureux de leur vie. En un instant, une frappe aérienne saoudienne aléatoire frappe le village et en tue vingt-deux. La célébration se transforme en lamentation. Comment justifier le massacre d’enfants innocents et la famine et la destruction d’un pays ? Quelle folie est responsable de cette tragédie sans précédent ? Est-ce là la justice du XXIe siècle ?
L’Iran et les États-Unis sont entrés en contact il y a cent soixante ans et peuvent redevenir amis. La mention des noms d’Américains de haut niveau comme Howard Baskerville, Morgan Shuster, Arthur Millspaugh, Arthur Upham Pope et Richard Frye suscite toujours des sentiments chaleureux dans le cœur des Iraniens.
Même si l’un des signataires se retire de l’accord nucléaire P5+1 (Joint Comprehensive Plan of Action), il reste un document valide et contraignant. Je prie pour que la sagesse triomphe et que la maturité diplomatique l’emporte.
La situation sociale en Iran évoluera sans aucun doute. J’ai beaucoup d’espoir et de confiance dans la jeunesse iranienne, dont le caractère, l’intelligence et la compétence façonneront l’avenir du pays. Je suis heureux et plein d’espoir quand je vois qu’aux quatre coins du monde, la plupart des experts de la région voient la réalité plus clairement et défendent publiquement l’honneur et les droits de mes nobles frères et sœurs iraniens. J’apprécie et respecte leurs points de vue.
Ardeshir Zahedi (Montreux, Suisse)