Général de gendarmerie Jean-Louis Drevon : au sujet du devoir de réserve.
Devoir de réserve, devoir de vérité.
Général de Gendarmerie(2s) Jean-Louis DREVON
Le 26 Juillet 2016, au matin, en s'attaquant à une église, lieu inviolable et sacré
pour les catholiques mais également pour tous les Français car c'est un hâvre de paix et de
méditation,puis en égorgeant un prêtre de 84 ans qui célébrait la messe ,les tueurs de Daech,
après le massacre perpetré à Nice, ont franchi un nouveau degré dans la barbarie . Mais ils
ont aussi démontré combien la sécurité des Français présentait de fragilité puisque l'un des
auteurs de ce crime abject , libéré en mars dernier malgré l'opposition du parquet
antiterroriste , était porteur d'un bracelet électronique censé permettre sa surveillance à
distance.
Cette évolution , annoncée par les réseaux controlés par le Califat , était prévisible.
Dés la fin du siècle dernier, après les attentats de Paris de 1995 nombre d'ecrits ont tenté
d'alerter les responsables politiques et la population sur la réalité de la menace islamiste et
sur les mesures à prendre . Or , lorsque ces mises en garde émanaient de militaires ou de hauts
fonctionnaires on s' empressait de les faire taire en invoquant le fameux devoir de réserve au
lieu de leur reconnaître un devoir de vérité pour ménager des susceptibilités.
Un beau et vaste sujet de concours que ce rapport entre deux obligations ! La
polémique soulevée par l'audition du général Soubelet devant la représentation nationale
suivie de la parution de son livre, polémique au demeurant fort limitée à l'Institution ,au
monde politique et aux médias mais hélas sans echo réel dans la population, pose de nouveau
la question du devoir de reserve auquel sont notamment astreints les militaires.
En ce début du XXI° siècle , dans notre monde de plus en plus connecté, où chacun
peut être tracé ou localisé,où les réseaux sociaux ont un énorme et dangereux pouvoir de
mobilisation et de désinformation , où l'on envisage de protéger les « lanceurs d'alerte » qui
révélent au grand jour les pires turpitudes,un responsable au fait des réalités concrètes devrait
il être contraint au silence ou à la complaisance alors que la situation a atteint un niveau de
gravité qui met en péril la paix intérieure du pays ?
Car la sécurité du pays est bien en cause comme le montrent les dramatiques actions
terroristes qui se multiplient depuis 2015. Nombre d'élus de droite comme de gauche le
reconnaissent aujourd'hui après des décennies de laxisme et d'achat de la paix sociale au prix
de renoncements et d'amputations des institutions chargées des principales missions
régaliennes de l'état.
Il paraît que nous sommes en guerre . Drôle de guerre que celle qui consiste à vivre
comme s'il ne se passait rien sur notre territoire.Drôle de guerre qui ne se limiterait qu'aux
bombardements et à l'engagement des Forces spéciales au Moyen-Orient ou en Libye mais que
l'ennemi ne pourrait pas porter à l'intérieur de nos frontières ! Au nom des libertés on laisse
s'exprimer dans certaines mosquées des imams wahhabites qui sont les premiers sergents
recruteurs de Daesh.- C'est, semble-t'il le cas de l'imam de Saint -Etienne -du -Rouvray-Drôle
de guerre durant laquelle le magistrat n'utilise pas à fond l'arsenal juridique dont il
dispose .On persite à tolérer les manifestations de rue , à maintenir les grands
rassemblements qui constituent autant de cibles idéales pour des illuminés endoctrinés et qui
entraînent un suremploi et un épuisement des forces .Il aura fallu l'horrible massacre de Nice
pour que des maires suppriment les feux d'artifices. Dés que l'impensable- mais prévisible- se
produit chacun se rejette la responsabilité alors que tous en portent. De même le 14 juillet on
proclame la fin de l' état d'urgence et le lendemain , après la catastrophe , on le rétablit pour
six mois avec un renforcement de mesures qui auraient dû être prises dés l'origine. Est-ce cela
faire la guerre ?
La population française a-t'elle le sentiment que la Nation est en guerre ? Non , la société
civile se demande ce qu'elle doit faire et comment elle doit se comporter. Elle est tétanisée
parce que l'on ne veut pas dire d'où vient le mal de peur de stigmatiser une communauté, alors
qu'il faudrait pointer et éradiquer la radicalisation islamiste . La faiblesse dont on a fait
preuve jusqu'ici à l'égard des djihadistes et de leurs maîtres à penser risque de conduite à des
affrontements entre communautés.
En terme de décisions prises sous le coup de l'émotion ce ne sont que polémiques et
déclarations martiales à chaud. En fait, on court en permanence par la surenchère derrière
l'événement en laissant l'initiative à cet adversaire que l'on à peine à qualifier d'ennemi
puisqu'il a souvent la nationalité française. Ce n'est pas ainsi que l'on gagne une guerre !
Dans le domaine du renseignement et malgré les restructurations successives du
dispositif chargé de cette mission fondamentale , dispositif dans lequel la gendarmerie n'a pas
encore trouvé toute sa place malgré les efforts du Directeur général pour valoriser cette
fonction , la France est incapable ,pour d'obscures rivalités,de placer sous l'autorité d'un unique
Directeur National du Renseignement directement rattaché au Premier ministre à l'image de
celui créé en 2004 aux Etats-Unis, l'ensemble des services ( agences aux E.U ) dont la
préstigieuse N.S.A contribuant à cette mission. Les gouvernements ont amputé les moyens de
renseignements humains dont le rôle est pourtant fondamental dans les quartiers sensibles.
Pourtant ,des les années 1990 plusieurs propositions allaient dans ce sens .Il est vrai qu'au nom
du sacré « Devoir de réserve » elles se perdaient dans des cercles confidentiels ou les
haussements d'épaule .
De l'aveu même du Garde des Sceaux. La justice est sinistrée et débordée. C'est donc bien
que la délinquance ne baisse pas et que les contentieux sont de plus en plus lourds. Si tel est le
cas il est évident que le poids des charges des services- Police, Douanes et Gendarmerie- qui
oeuvrent en amont et alimentent les tribunaux se trouve de facto alourdi alors que dans le même
temps ils ont perdu des effectifs que l'on commence seulement à reconstituer. Dans les
circonstances que nous traversons c'est d'une véritable justice antiterroriste ,appliquant sans
faiblesse les lois existantes, dont nous avons besoin et qui ne remette pas en liberté ,même avec
un bracelet , un individu dont la volonté de tuer était démontrée.
Le général Soubelet n'a rien dit d'autre devant la commission parlementaire et dans
son livre . Devait il se taire alors que ,responsable des opérations, et de l'emploi, il avait un
devoir de vérité dont on constate aujourd'hui la pertinence,pour informer complétement la
représentation nationale ? Devait il adopter la confortable politique de l'autruche, celle qui
tout au long du XX° siécle nous a conduit aux catastrophes de deux conflits mondiaux et d'une
décolonisation conduite de façon desastreuse alors que des voix- certaines illustres- tiraient en
vain le signal d'alarme ? Devait il laisser croire à une opinion publique sensibilisée par les
attentats que pas un bouton de guêtre ne nous manquait pour assurer sa sécurité ?
En France on a trop pris l'habitude d'élaborer des Livres Blancs dans lesquels on a
taillé une menace à l'aune des moyens que l'on daignait consentir pour s'en prémunir alors
qu'il aurait fallu faire le contraire en partant des menaces telles que nous les connaissons
objectivement pour bâtir un outil de défense et de sécurité performant.Devant la cruauté des
faits il a bien fallu se rendre à l'évidence et remonter en puissance en conservant des régiments
qui devaient être dissous , en reconstituant trois escadrons de gendarmerie mobile ou en
envisageant de faire un plus large appel aux réservistes que pompeusement on assimile à une
« garde nationale ».
Concentrés sur la menace principale actuelle que représente le Califat, nous
n'attachons que peu d'attention aux visées expansionnistes du président Poutine qui devraient
inciter l'Europe à se doter d'une défense cohérente digne de ce nom car ,là aussi ,nous ne
sommes pas à l'abri d'une tragédie. A l'autre bout du monde le conflit larvé sino- vietnamien
pour le contrôle des iles Paracells -conflit que l'on étudiait déjà à l'Ecole Supérieure de
Guerre dans les années 80 en raison de son impact majeur sur le trafic maritime
international,- pourrait également nous concerner. les Australiens l'ont bien compris avec la
commande de douze sous-marins. La défense à un prix que le citoyen n'acceptera de payer que
si on lui dit clairement toute la vérité.
L'obligation de reserve doit être rééxaminée à la lumière des données modernes de
l'information , de la réalité de la situation, de la vitesse à laquelle les événements se succèdent
parfois de façon dramatique. Ceux qui sont soumis à cette obligation ne doivent plus être
considérés comme des sous - citoyens n'ayant que le droit d'exécuter et de se taire sous peine
de sanctions,alors que que l'on exige d'eux ainsi que des administrations et des forces qu'ils
commandent ou représentent plus de résultats. Bien au contraire on devrait se féliciter de les
voir parler net pour eclairer les décideurs et obtenir l'adhésion de la population.
Au XXI° siècle, le besoin de vérité face aux réalités doit réduire le champ d'application
du devoir de réserve aux stricts domaines qui relévent du secret . On peut même affirmer que
devant le déferlement médiatique plus ou moins orienté et le flôt de nouvelles douteuses qui
envahit le Net, c'est désormais une obligation pour ceux qui ont en charge la sécurité des
Français de leur expliquer la situation réelle sous peine de continuer à être surpris par de
nouveaux réveils douloureux.
mon commentaire :
Le devoir de réserve est contestable dès lors qu'il ordonne d'éxécuter des ordres illégaux ou d'obéir à des missions immorales, etc. Toutefois, l'article de ce général est intéressant, mais il n'apporte pas grand chose. Il parle des velléités expansionnistes de Poutine pour justifier une armée européenne. Ce sont les USA qui sont expansionnistes et une armée européenne devrait avoir pour principal but de se libérer du joug de l'OTAN et de Washington. Par dessus le marché, il envoie ça aux médias, mais ils s'en fichent : ils sont subventionnés pour colporter la propagande étatique.
Il a bien vu l'influence du wahabisme (c'est à dire l'Arabie saoudite) mais il ne dit pas que les USA sponsorisent les islamistes, avec l'Arabie, le Qatar, etc. et nous-mêmes (Fabius et ses amis d'al-Nosra qui ont changé de nom) et qu'Israël les soigne dans ses hôpitaux. Il ne parle non plus de la politique sioniste et raciste d'Israël à Gaza qui vole les territoires aux Palestiniens et qui détruit leurs maisons à Gaza. Tant que ce problème ne sera pas solutionné, il y aura des attentats et la politique sioniste de nos gouvernants est de nature à faire durer la situation.
Il n'y a que Trump pour accuser Hillary Clinton et Obama d'avoir cofondé l'EI! Il a reçu des pressions et il s'est déballonné : il dit maintenant que c'était par pur sarcasme. Même déballonnement chez Bernie Sanders : il disait qu'il irait jusqu'au bout, mais il s'est fait chapitrer par Obama qui l'a invité à la Maison Blanche et maintenant il roule pour Hillary alors qu'elle se traîne des casseroles pas possibles comme le Nicaragua, la Libye, et l'affaire de ses e-mails, etc. Si Hillary est élue, elle risque de nous mettre dans les pattes la Victoria Nuland qui a dit : "Fuck the EU" (elle était déléguée américaine en Ukraine!). Et l'Europe accepterait, comme elle accepte tout ce qui vient des USA, comme les écoutes de la NSA. D'ailleurs, il est question que les services de renseignements de l'Allemagne soient rattachés directement à la CIA! Quand de Gaulle est arrivé au pouvoir, les agents de la CIA avaient leurs entrées dans nos services de renseignements. Bientôt, ils vont revenir chez nous et nous aurons des bases US en France comme après 1945!