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Le pschitt prévisible de l'affaire Fillon.

Publié par Legrand

Le pschitt prévisible de l'affaire Fillon.
 
( Avant toute chose sachez que si c’était Mélenchon ou un autre candidat à la présidence qui fasse l’objet d’une campagne semblable à celle conduite contre Fillion, je me poserais les mêmes questions et je réagirais de la même façon. )
Les média n’ayant pas obtenu l’élimination de Fillion par son propre camp comme cela était possiblement programmé, nous allons assister à la fin de la guerre frontale des puissances de l’argent et de leurs valets contre un candidat qui ne les satisfait pas et de cette lutte de positions nous allons passer désormais à une guérilla faite d’escarmouches et d’embuscades. 
 
C’est l’heure du franc-tireur, du commando et du coup de mains. Puis Fillion remontant en deuxième place dans les sondages, ce sera l’heure des flatteries, des flagorneries même, des cajoleries et des courbettes. Je n’ai pas une mauvaise opinion de mes contemporains, simplement de ceux qui plantent des couteaux dans le dos des autres sans leur laisser la possibilité de se défendre.
Reste à savoir, dans les programmes de Fillion, ce qui déplaît à ce qui n’est plus des opposants mais des ennemis. Souvent le problème du dialogue avec la Russie est d’actualité. Je penche tout de même d’avantage à la remise en cause d’un système Hollandien, de la mise à jour de façons de faire répréhensibles et de la possible perte de privilèges. 
Décidément cette affaire Fillion interroge les gens de bonne volonté.
Je ne vais pas revenir sur les faits, tout le monde les connaît et les apprécie suivant sa sensibilité.
Ce qui est intéressant à regarder c’est bien la procédure qui est employée par le procureur du gouvernement contre un citoyen pas comme les autres, certes, mais citoyen quand même, citoyen à qui l’on doit une vraie justice.
Dans mon article précédent, je vous demandais de vous mettre à la place de la famille Fillion. Je vous appelle à nouveau à cette empathie.
La première question que l’on doit aborder est celle du pourquoi d’une procédure pénale, pourquoi toutes ces exigences écrites, pourquoi cette lourdeur dans les poursuites de la société contre une personne soupçonnée.
La procédure n’a comme objet que de codifier les droits et les devoirs de chacun. Elle nous garantit la sincérité des actes accomplis par la force publique. On remarque un alourdissement considérable de la procédure pénale depuis ces dernières années qui correspond généralement à la reconnaissance de droits nouveaux.
L’absence d’un acte obligatoire dans la procédure l’annule. Visite du médecin ou mention, entretien avec son conseil, et pour les actes coercitifs comme la privation de liberté ou la violation de domicile que constitue une perquisition, des actes procéduraux et des mentions extrêmement précises, l’heure par exemple, les temps d’audition et de repos tout cela  correspondant à la réalité de ce qui a été fait, le plus précisément possible.
La procédure est la garantie qu’on ne fait pas n’importe quoi, n’importe quand et avec n’importe qui. Les gens qui s’en passent sont les dictateurs.
La procédure est pour les personnes visées, la garantie du respect de sa liberté.
Souhaiteriez-vous que la justice utilise des procédés à votre encontre qui ne soient pas codifiés ? Évidement non, et cela que vous soyez coupables ou innocents.
Plus qu’une question de principe, il s’agit de  la vie en société, du contrat passé entre le citoyen et ceux à qui il a remis les clés du pays.
Dans sa conférence de presse de lundi, le citoyen Fillion a évoqué l’irrégularité dans la saisine du parquet financier.
La partie de la presse écrite qui n’est pas dans les mains des amis de ses opposants s’est interrogée.
Le combat juridique est engagé et les avis sont partagés, tout va tourner autour du fait que le parquet national financier est là pour les affaires complexes. L’affaire Fillion est-elle complexe ? Elle ne l’est à mon sens, j’affirme qu’un O.P.J. débutant peut très bien la conduire sans problème,  que sur la rapidité avec laquelle ce parquet s’est saisi de cette affaire sous la forme d’enquête préliminaire, que sur son aptitude à ignorer les accusations contre Macron, les révélations sur le coiffeur de Hollande. Les soupçons d’abus sont à mes yeux tout aussi évidents.
Là est toute la fragilité de ce ministère public dirigé par le pouvoir en place. Nous n’avons pas entendu le ministre de la justice s’exprimer sur cette affaire. Pourquoi ?
A-t-il été court-circuité ? C’est l’impression que cela donne dans tous les cas.
 
Mais il est un autre point que j’aimerais bien voir éclairci, c’est celui des perquisitions dans le cadre de l’enquête préliminaire dans l’enceinte de l’assemblée nationale.
Le choc de pouvoirs qui doivent être indépendants ne semble plus d’actualité et les députés si tatillons quand on leur demande de justifier de leurs dépenses, l’ont moins été quand il s’est agi de faire un acte intrusif, coercitif, dans leurs locaux.
Allez comprendre !!!
Cette perquisition a été faite avec l’accord seul du président de l’assemblée nationale puis-je avoir lu dans la presse. En avait-il le droit ? Y a-t-il des précédents ? Ce que j’ai trouvé pour les actes d’enquête concernant un parlementaire est qu’ils doivent être autorités par le bureau de l’assemblée nationale composé des représentants des groupes parlementaires. De cela il n’est fait mention nulle part.
Mais dans un pays qui reconnaît aujourd’hui qu’on peut enregistrer des conversations entre un avocat et son client, voire d’un avocat avec son Bâtonnier, il ne faut plus présumer de rien.
Aussi, même si je pense que l’affaire Fillion va faire pschitt et qu’il n’y aura jamais de poursuites, parce que la procédure préliminaire est insuffisante pour perquisitionner à l’assemblée nationale, parce qu’un juge d’instruction aurait dû être saisi le plus rapidement possible et surtout parce que la saisine est fragile.
Mais on nous habitue doucement à ce droit à géométrie variable, comme la grenouille plongée dans une casserole dont on fait monter doucement la température jusqu’à la mort sans réaction de la victime, à ce que ce droit devienne une règle.
N’oubliez jamais que demain on peut vous accuser et que vous devrez faire face à un rouleau compresseur. Si cet engin n’a pas de règle ou des règles fluctuantes, coupable ou innocent, vous ne serez qu’un pantin, une miette, une quantité négligeable.
Cela me rappelle un procédé utilisé par la gendarmerie et probablement dans les autres armées. Pour se débarrasser d’un encombrant, on monte une procédure bidon à son égard, et au titre de cette procédure on le mute et on le punit. Ce faisant on prend bien soin de provoquer des fautes de procédures qui vont aboutir à l’annulation de tous les actes et la fin des poursuites sans que personne n’ait jamais de comptes à rendre..
Mais en attendant, le mal est fait, la personne visée est salie et il lui faudra des années pour se réhabiliter. Sans compter qu’au cours de conversations, les autorités peuvent dire en confidence, que «  vous savez la procédure est annulée, mais seulement sur la forme, sur le fond, il y a toujours des ombres ».
Le suspect reste suspect à vie, sa carrière est finie.
Je me demande s’il ne faut pas faire le parallèle entre des us et coutumes de l’armée et les bonnes façons faites à Fillion. Je vous invite à bien y réfléchir.
jmestries
 
 
 
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