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Religions et spiritualité

Publié par Legrand

Religions et spiritualité

"J'arrivai chez Aaron − sur lui la paix! − et trouvai Jean, qui m'avait devancé chez lui. "Je ne t'ai pas vu sur ma route, lui dis-je. Y aurait-il une autre route?

− Pour chaque individu, il est une route sur laquelle ne chemine que lui.

− Où sont ces routes?

− Elles adviennent par le fait de cheminer."

Ibn 'Arabî (Le voyage spirituel; Edition : ACADEMIA Sagesses musulmanes, 1995; page 100, le cinquième ciel : Aaron et Jean)

Je vous invite cordialement à cheminer avec moi, quelques instants.

Religion et spiritualité

Les religions en question

Une réforme de l'islam?

Quelques mots à propos du Bouddhisme

En matière de religions la première et la plus grande difficulté se rapporte à "la Parole de Dieu". Le bouddhisme est une religion sans dieu et pourtant il témoigne d'une haute spiritualité : d'où vient la parole, si parole il y a? Car il y a bien un discours des bouddhistes. Pendant longtemps, je n'ai pas réussi à pénétrer ce discours, qui m'apparaissait comme un embrouillamini, beaucoup trop complexe, et pour cause : j'ai compris qu'il n'y en a pas (de Parole de dieu), le bouddhisme ne s'appréhende pas immédiatement au niveau d'un discours intellectuel. Tout le bouddhisme réside dans l'expression "le bouddhisme de Bouddha". A la question : quel est le véritable bouddhisme? (car il y en a de multiples formes), la réponse est celle-ci : "le véritable bouddhisme, c'est le bouddhisme de Bouddha". Pourquoi? La réponse n'est pas dans les mots, ni dans les préceptes ou les phrases, elle est dans l'attitude. Le bouddhisme est une attitude. Les mots, les mantras proposés par les gourous ne sont que des modes d'accès à la bonne attitude et à son enseignement. Nous nous trouvons sur un plan tout à fait étranger à la morale : si vous prenez la bonne attitude, il se passera ceci, sinon, nous ne pouvons rien pour vous. L'attitude est à la fois corporelle et mentale : position du lotus et lâcher prise, détachement et compassion. Dans la méditation, il faut laisser venir les pensées et les regarder passer sans juger. C'est avant tout une disponibilité du corps et de l'esprit.

Les gourous ne délivrent pas une parole divine, révélée, éternelle et immuable, non, chaque mantra donnée par un gourou s'adresse à un individu particulier : elle lui est personnelle et adaptée à sa route spirituelle. Il y a bien des mantras valables pour tout le monde, indépendamment de la rencontre avec le gourou, mais ce qui fait le charisme du gourou, c'est qu'il a accès à une connaissance directe qui lui permet de guider l'individu sur la bonne voie, celle qui convient personnellement à ce dernier et non pas celle qui serait décrétée une fois pour toutes, pour tout le monde.

C'est ainsi que les choses se passent.

Il est symptomatique que des catholiques se mettent à pratiquer la méditation, que les scientifiques commencent à l'étudier et que des entreprises la préconisent pour améliorer la qualité du travail et la qualité de la vie. A ce sujet, le travail incessant de Matthieu Ricard aux côtés du Dalaï Lama est significatif. C'est que la méditation donne des résultats, indépendamment de l'appartenance religieuse, car elle transcende toute appartenance.

Ce que j'ai compris, à travers l'hindouisme, notamment, c'est qu'il existe une conscience universelle (qui couvre l'univers tout entier) qui serait de nature impersonnelle, elle est peut-être comme un ensemble de vibrations et d'énergie, certainement une lumière particulière (peut-être cet océan de lumière); peut être un Souffle, je n'en sais rien. Elle est aussi nommée la "Réalité", Ibn 'Arabî, utilise également ce mot, mais cette notion peut recouvrir l'au-delà, dans son infinité insaisissable.

Prendre la bonne attitude, c'est d'abord faire silence, se détendre dans la position adéquate et attendre sans aucune tension intérieure, se mettre en disponibilité et écouter, tout simplement. Il y va d'aimer le silence et la solitude, encore que la méditation peut s'effectuer en groupe. Il arrive que dans ces conditions, la conscience individuelle entre en harmonie avec la conscience universelle et c'est ce qui produit l'expérience spirituelle, voire l'illumination. C'est comme un disque d'embrayage : les deux surfaces entrent en contact et se mettent au même régime; là, la conscience individuelle se met au diapason de vibrations supérieures. La dualité laisse place à l'unité, tout est là, dans l'instant présent : "sat, shit, ananda", existence, conscience, béatitude. C'est tout, à mon sens, pour l'essentiel de ce qu'il y a à comprendre au plan intellectuel.

Dans les faits, ce n'est pas tout, car l'expérience spirituelle peut être éphémère, sa durée, son intensité, son retentissement sont variables pour chaque être humain, il faut l'entretenir dans la durée, l'asseoir sur du solide, c'est tout un travail intérieur, parfois une ascèse. Plus on cherche à la reproduire, plus on se fourvoie, il faut revenir au lâcher prise, à la posture, etc., comme au point de départ. Dans ce contexte, la sexualité ne représente pas le mal, mais elle fonctionnerait comme un alourdissant au niveau spirituel, c'est ce qui expliquerait le choix de la chasteté et la constitution de communautés adéquates. Dans la mystique chrétienne, c'est Saint Jean de la Croix qui nomme le sentiment d'abandon qu'éprouve parfois le mystique par le terme de "nuit obscure" durant laquelle la tension spirituelle s'estompe.

Dès lors, les sectes, en Inde, se différencient dans la méthode pour accéder à l'illumination, par le choix dans les "routes" à suivre. Les uns disent qu'il faut vivre tout nu couvert de cendres, les autres qu'il faut se consacrer à des acrobaties de yoga (il y a différentes sortes de yoga), etc. Chaque secte s'assemble en communauté et nous obtenons les différentes obédiences qui se donnent des règles de vie pour gérer leur société et des rituels pour la maintenir. On dit que c'est la parole de dieu, éternelle et immuable. C'est alors que la communauté ne favorise plus l'éclosion de l'illumination, puisqu'elle embrigade au lieu de libérer. Ce faisant, elle se détermine par différenciation, alors que la spiritualité correspond à un élargissement de la conscience : il s'ensuit une convergence des consciences individuelles vers l'unité.

L'origine commune des religions

Voilà pour le bouddhisme, j'en viens aux autres religions, en général, celles qui ont un Dieu. Je reviens à la "Parole de Dieu". La Bible contient un Livre : le Livre des Prophètes. Les prophètes ont une particularité, ce sont tout simplement des médiums, comme la pythie qui prononçait ses oracles à Delphes (c'était la voyante attitrée des grecs). Parmi les Juifs, comme chez tous les peuples, il y avait des médiums qui entraient en communication avec les morts, mais ils n'étaient pas des prophètes, le prophète est un médium qui revêt une dimension charismatique, il entre en communication avec des esprits avancés, qui ne sont pas communs, ce qui suppose qu'il est lui-même déjà suffisamment spiritualisé pour recevoir les messages et les transmettre en toute fiabilité. Le spiritisme existe depuis la nuit des temps et dans tous les endroits de la terre; avant, les hommes appelaient les médiums des chamans, en Afrique, ce sont les sorciers. La seule difficulté est qu'il y en a des bons et des moins bons, voire des mauvais, comme il y a des bons esprits et qu'il y en a des mauvais. En plus, de nos jours, cette notion est très galvaudée et prête à tous les charlatanismes habillés d'exotisme.

Ce sont les paroles des chamans qui régissent les sociétés primitives et ils ont conscience que ce sont des esprits, des ancêtres qui leur parlent, pas forcément une divinité. Ibn 'Arabî précise que pour chaque communauté, il y a un Messager (Le voyage spirituel, p.122).

Parallèlement aux communications avec les esprits des défunts, le phénomène du voyage astral est bien connu dans les milieux ésotériques, il correspond à une sortie de l'élément spirituel hors du corps physique. De même que le phénomène médiumnique de l'incorporation où l'esprit d'une entité prend la place de celui du médium et parle à haute voix. La voix est celle de l'entité, la même qu'elle avait de son vivant. Au milieu du XIX ème siècle et au début du XX ème, des gens célèbres ont étudié ces phénomènes et ont publié de nombreux livres. A Paris, il existe encore l'Institut Métapsychique International (IMI) qui étudie tous ces phénomènes qualifiés de paranormaux. Sur ces sujets, il existe un site Internet qui s'appelle l'INREES, très sérieux, qui publie la revue : l'inexploré.

De nos jours, les gens qui ont l'imprudence de dire qu'ils entendent des voix sont qualifiés de schizophrènes, on les envoie à l'hôpital psychiatrique où ils reçoivent des traitements médicamenteux qui ne font que détruire leur personnalité. Ibn 'Arabî précise que si les gens qui sont sujets aux voyages astraux racontent leur voyage à leur réveil, on les considère comme des hérétiques ou des déments.

Il y a aussi les phénomènes de clairvoyance, de visions, et de clairaudience, et tant d'autres comme celui de la bilocation (se trouver en deux endroits en même temps, comme Ibn 'Arabî, l'a lui-même expérimenté).

Le Voyage nocturne effectué par le Prophète Muhammad est sans aucun doute un voyage astral, c'est à dire un phénomène réel. Les voyages astraux d'Ibn 'Arabî sont pour moi tout à fait plausibles, la seule anomalie étant qu'il dise avoir voyagé corporellement, il me semble plutôt comprendre qu'il parle du corps astral qui accompagne l'esprit dans ses pérégrinations. Qu'il ait rencontré les personnages bibliques me semble également plausible, encore que ce puisse être de façon tout à fait symbolique; dans l'au-delà, les communications se font par télépathie et il se produit une connaissance immédiate des choses et des noms, comme par un effet de transparence. Il n'y a plus la barrière des langues. Il dit clairement que l'ignorance des ces phénomènes est la source du malheur de l'âme (Le voyage spirituel, p.118, chapitre : la vision des sciences). Le Moyen Age, contrairement à ce qu'on en dit, était un creuset spirituel, les mystiques étaient nombreux et leurs oeuvres sont très importantes. De nos jours, il serait aventureux de se réclamer des ces personnages bibliques, encore plus de Dieu le Père. Mais, effectivement, le Moyen Age ne fut pas que ce creuset.

Je parle de ces choses d'une façon un peu détachée, en aucun cas, je ne voudrais froisser si je touche à ce qui est sacré pour certains. Je suis un homme libre, j'ai seulement élagué ma pensée au fil de mon existence et notamment à la lecture des livres d'Allan Kardec, au départ un scientifique, pédagogue, qui a donné ses lettres de noblesse à la philosophie spirite, qui est le résultat des enseignements reçus des esprits eux-mêmes. La philosophie spirite n'est pas une philosophie d'homme, elle est une philosophie qui trouve son fondement et son contenu dans les communications avec les défunts : elle est ce qu'ils nous disent, et rien d'autre. Elle n'est cependant que ce que les esprits sont capables de nous dire et ce que nous-mêmes sommes capables de comprendre, car ils disent tous que nous ne disposons pas sur terre des éléments pour tout savoir et tout comprendre, eux-mêmes n'ayant pas accès à la totalité de la Réalité, ouverte uniquement aux esprits supérieurement évolués. La pensée d'Ibn 'Arabî s'éclaire au travers de l'expérience spirite. L'Eglise catholique condamne le spiritisme, mais le Père Biondi et le Père Brune le pratiquent et ce sont eux qui parlent le langage qui est celui que l'Eglise devrait tenir. L'Eglise cache sous le boisseau ce qui se passe dans l'au-delà et condamne les communications : elle préserve son monopole quant au discours sur l'au-delà. Cette difficulté au niveau de l'expression devient paroxysmique chez les êtres de lumière et se métamorphose en un langage poétique qui privilégie les images et les symboles. Dès lors, les textes et les paroles sont livrés aux commentaires et aux exégèses, aux interprétations.

Le Livre des Mormons serait une révélation obtenue par Joseph Smith en 1830, il prône la polygamie (pour une plus grande propagation du mouvement par le biais d'un nombre plus élevé de naissances?). Il faut comprendre que c'est une révélation obtenue (logiquement, si c'est vrai) par spiritisme ou tout autre phénomène dit paranormal ou médiumnique, puisqu'il se dit prophète, mais on n'est pas obligé d'y croire. Il aurait été le gardien d'annales qu'il aurait compilées et abrégées. Il y a beaucoup de mormons aux USA, ils se livrent à une industrie lucrative de la généalogie au niveau mondial.

Quand on reçoit des communications spirites, on n'est pas obligé de prendre tout comme du bon pain, il faut faire le tri. Cela s'appelle l'usage de la raison, faire preuve de discernement. A mon sens, l'écueil le plus important en matière de médiumnité est la confusion entre l'activité médiumnique et l'activité du subconscient (cette dernière se substituant au canal médiumnique) quand il ne s'agit pas tout simplement de fraude. Le discernement s'acquiert avec l'expérience. Si un esprit se présente en se nommant Dieu, on n'est pas obligé de le croire. A mon sens, pour adhérer à une idéologie, quelle qu'elle soit, il faut être convaincu par des arguments, ou par des actions miraculeuses, comme en produisait Jésus, par exemple. Le droit à la polygamie n'est pas un argument spirituel de nature à me convaincre, mais bien plutôt un avantage de nature à m'inciter à profiter de l'aubaine, et surtout, une politique invasive dans la société. Dans la Bible elle-même, n'est-il pas dit : "Croissez, multipliez"?

Et pourtant, c'est comme cela que se passent les "révélations divines". Les Prophètes sont des médiums qui ont eu une communication privilégiée capable de transformer les hommes. Dire que c'est la Parole de Dieu est certainement abusif, il doit certainement s'agir d'esprits de lumière, d'entités qui ne se réincarnent plus, car parvenues à un haut degré de spiritualité. Mais, dans l'instant, on ne sait pas les nommer autrement que par la notion de Dieu. En tout état de cause, il s'agit de Messagers proches des plus hautes sphères. Egalement, l'univers doit bien contenir d'autres planètes habitées par des êtres plus évolués que nous (la preuve en serait les OVNI) et ces êtres pourraient très bien parvenir à contacter des êtres spiritualisés comme l'était certainement Jésus, après nombre de réincarnations, sans doute. Je préciserai plus loin cette notion de réincarnation.

Sur la chaîne RMC Découverte, on peut voir des documentaires américains au sujet des civilisations anciennes qui auraient pu être initiées par des extra-terrestres. Les mystères abondent mais il convient, toutefois, de conserver un esprit critique...

A propos du christianisme

Au début du christianisme, les sectes étaient nombreuses et c'est le Concile de Nicée qui unifia le dogme. Tout tourne autour de la divinité de Jésus, sa consanguinité avec Dieu. Or Jésus n'a jamais dit qu'il était fils de Dieu, quand il dit : "'il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père", on peut très bien comprendre qu'il y a plusieurs dimensions dans l'au-delà : plusieurs niveaux de spiritualité et que même dans l'au-delà, on peut encore progresser. Mais ça ne veut pas dire qu'il est le fils de Dieu, Dieu incarné ("Dieu s'est fait chair"). C'est un langage d'officiant, qui est répété chaque dimanche à la messe et que tout le monde se lasse d'entendre car cela n'apporte rien à celui qui cherche à comprendre, pas plus qu'à celui qui est convaincu. De fait, en prêchant de se conformer à l'image de Jésus, en prônant "l'imitation de Jésus-Christ", l'Eglise a placé la barre trop haut : tout le monde ne peut pas devenir un être de lumière (bien que la possibilité en soit présente au niveau potentiel dans l'être de chacun). En imposant une discipline trop rigoureuse aux séminaristes, en obligeant les prêtres au célibat, etc., l'Eglise ne fait que décourager des vocations qui sans ces contraintes, auraient pu tout aussi bien (ou même davantage) être bénéfiques au christianisme. Et des membres du clergé finissent par céder à la tentation du fruit défendu : ils goûtent au sexe, comme tout le monde et y prennent goût... même au sein du Vatican. Il fut une époque où les papes procréaient. Les questions liées au sexe prennent une ampleur démesurée qui crée des traumatismes insoupçonnés que les autorités ne veulent pas reconnaître. Le pape François en a pris conscience.

Vouloir imposer à tous une discipline que seuls les mystiques sont capables d'assumer (d'eux-mêmes, sans y être obligés par quoi que ce soit d'autre que leur propre volonté) est un imbécillité de premier ordre et la source de tous les problèmes. C'est la première cause de détestation de la religion par tous ceux qui se veulent libres. Et c'est normal car c'est la loi des hommes édifiée en religion qui est exercée et non pas la "volonté de dieu". La religion catholique impose le célibat des prêtres, elle veut qu'ils soient les représentants de dieu sur terre, alors qu'ils ne sont que des ministres du culte. Ils pourraient tout aussi bien n'être que des "acteurs" spirituels ou laïques, comme un maire est un "acteur local", jouant un rôle particulier dans certaines circonstances. Ceci se justifierait d'autant plus qu'ils ne font que répéter le même discours devenu inaudible. Et ce serait beaucoup moins hypocrite.

Actuellement, il existe un mouvement qui prône le baptême civil, c'est un acte qui se réalise à la mairie, par la désignation officielle et laïque des parrain et marraine.

Dans l'islam, le phénomène est beaucoup plus grave car il se caractérise par une condition spéciale faite aux femmes. La religion de Mahomet s'est greffée sur l'existant constitué de traditions. Au texte initial s'est ajouté un ensemble de compléments dont il est difficile d'évaluer l'authenticité, mais dans la mesure où il s'agit de règles applicables à la vie quotidienne, on peut imaginer qu'elles émanent des hommes plutôt que d'une divinité. Là encore, l'absurdité consiste à vouloir imposer aux autres des lois inhumaines, violentes et barbares sur lesquelles il n'est pas utile d'insister. Il faudrait un travail de remise en ordre des textes. C'est sans doute un travail énorme, en tout cas de toute une vie ou presque; il faut rechercher le véritable sens des mots, à l'époque à laquelle ils ont été écrits, car les témoins ne sont plus là et les fondamentalistes s'accrochent à la lettre plutôt qu'à l'esprit des textes. C'est un peu comme les Témoins de Jéhovah qui ne fêtent pas Noël puisqu'il n'en est pas fait mention dans la Bible. Et pour cause, puisque Noël se rapporte à la naissance de l'enfant Jésus, que Jésus sera à l'origine du Nouveau Testament constitué par les 4 Evangiles écrits par les apôtres des décennies après sa mort (les 4 qui ont été retenus au moment de l'unification du dogme, car il y en a d'autres), complétés par les Actes des Apôtres, lequel succèdera à l'Ancien Testament, les textes bibliques proprement dits.

On constate, notamment au niveau du judaïsme, un blocage au niveau de l'Ancien Testament puisqu'il ne reconnaît pas Jésus comme le Messie annoncé par les Prophètes bibliques. Ils attendaient comme Messie un homme politique et non l'être de lumière que fut Jésus. L'islam cite Jésus, Marie et de nombreux prophètes bibliques.

L'Eglise catholique est une institution établie avec un dogme structuré, appuyé par l'infaillibilité du Pape. Cependant, au travers des Conciles, on voit se profiler des changements, des réformes, des évolutions dans les contraintes sociales, notamment. C'est que la religion catholique est quelque peu différente du christianisme. Le christianisme est la spiritualité héritée de Jésus, elle s'initialise aux dix commandements pour ce qui est de la parole centrale et originelle. C'est la base de tout, qui remonte à Moïse. Les Juifs ont ajouté aux dix commandements des quantités d'obligations applicables à la vie quotidienne (613?), dont la loi du talion, c'est à dire : "oeil pour oeil, dent pour dent". Le dogme catholique a rajouté à l'enseignement de Jésus l'Immaculée Conception, la Résurrection, etc. et tout ceci régit le cycle annuel des fêtes catholiques comme Pâques, l'Ascension, la Pentecôte, l'Assomption et enfin Noël qui célèbre la naissance de l'enfant Jésus, c'est le cadre dans lequel est programmée l'éducation de la famille et de l'enfant catholique.

La vie et les paroles de Jésus remettent en cause l'hypocrisie des religieux (Juifs d'alors) qui ne sont en fait que des fonctionnaires rémunérés. Les paraboles ont un sens symbolique, et il faut savoir en saisir le sens profond. Ainsi que les 613 règles, la loi du talion devient obsolète : il faut tendre la joue gauche quand on reçoit une gifle sur la joue droite. En fait, c'est une image, cela signifie simplement qu'il faut éviter l'escalade dans les actes : il faut savoir se modérer et s'arrêter quand le temps en est venu. Et c'est aussi une formidable leçon d'amour : aimer son prochain comme soi-même. Mais qu'est-ce que son prochain? C'est peut-être l'autre, qui ne me ressemble pas, ceux qui m'environnent, que je côtoie dans la vie de tous les jours. Je rajoute ceci : mon prochain, ça peut être aussi les générations futures et dans l'une de ces générations futures, il se peut très bien que je sois amené à me réincarner : mon prochain, ça peut-être également moi-même dans une autre vie, dans laquelle j'aurais à surmonter positivement les épreuves que je n'ai pas su surmonter dans cette vie-ci. Ceci correspond à ce que les orientaux nomment le karma, conception courante en Inde, notamment dans l'hindouisme. Mais, en Inde, le karma a souvent le sens de punition : les pauvres et les infirmes seraient ainsi parce qu'ils paient leurs méfaits dans une vie antérieure. Cette conception est totalement fausse et fait scandale à nos yeux car elle divise la société en castes et maintient en l'état l'injustice, l'inégalité de naissance.

En réalité, tout se passe comme en informatique : "if; then" : " si cela, alors ceci". Dans un programme informatique, si telle condition est remplie, le système continue dans telle direction, et ainsi de suite. C'est tout. Chaque action a une ou plusieurs conséquences et ces conséquences se répercutent sur l'auteur de l'action. Cela peut s'effectuer d'une incarnation à une autre jusqu'à ce que l'apprentissage soit acquis. Cet apprentissage est ce qui mène à une plus haute spiritualité. Il n'y a là aucune morale, aucun jugement de valeur, c'est la loi naturelle qui s'applique d'elle-même; point final. Certains appellent cela la justice immanente. Ce n'est pas une justice, mais simplement une loi de nature qui fait que ce serait son absence qui serait source d'injustice. Ainsi pourquoi certains naissent-ils riches et d'autres pauvres, les uns beaux, les autres laids, les uns intelligents, les autres idiots? Si l'on ne dispose que d'une seule vie, oui, il y a une injustice quelque part. Mais si la loi des vies successives est réelle, alors l'injustice a des chances d'être réparée car chacun évoluera en fonction de ses actes et de ses mérites. Ceci est de nature à donner un sens particulier à notre vie ici-bas, c'est ce qui abolit le désespoir et l'idée de néant après la mort, lequel contribue, aux yeux de certains, à justifier les excès sur terre. Si ce sens particulier est absent, alors, effectivement, l'au-delà peut offrir une espérance supérieure à l'espérance terrestre et c'est la source de tous les malentendus et de tous les embrigadements sectaires.

Nota : la réincarnation ne se passe pas comme dans les films américains : l'individu ne se réincarne pas directement en adulte : il faut passer par l'étape du foetus, de l'enfance, et tout réapprendre. Le principe des vies successives est forcément tourné vers l'amélioration constante, sinon quel intérêt y aurait-il à se réincarner pour revivre les mêmes impasses et réitérer les mêmes erreurs?

Dans le même ordre d'idée, la métempsychose n'existe pas : suivant la loi d'évolution constante, l'humain ne peut pas se réincarner en animal, toutefois, l'humain a pu avoir des vies antérieures en tant qu'animal, dans un passé plus ou moins lointain.

Dans nos sociétés, le degré d'évolution vers davantage de spiritualité est très inégal, c'est l'origine de toutes les différences et de tous les conflits. Je dis simplement : ce qui ne se produit pas lors de cette incarnation finira bien par se produire dans une autre, c'est une question de temps. C'est parfois long.

Donc, lorsque je conçois "aimer son prochain comme soi-même", c'est aussi parce que ce prochain, justement, ça peut très bien être moi-même et si je cause du tort à autrui, il se pourrait très bien que j'aie à en subir des conséquences dans une prochaine vie si cette vie-ci ne m'a pas permis de me changer dans le bon sens. En subir les conséquences ne signifie pas être puni, mais avoir à repasser par les mêmes épreuves jusqu'à parvenir à les surmonter. C'est comme un support informatique, un enregistreur qui serait connecté en permanence au plus profond de mon âme, je serais à la fois déterminé initialement (encadré de façon ontologique) tout en disposant de mon libre-arbitre. Au cours de chaque incarnation, je n'ai pas le souvenir de mes vies antérieures et c'est mieux ainsi pour pouvoir progresser.

Toutefois, par les phénomènes de médiumnité, on peut obtenir des informations sur ces vies antérieures. Uniquement par enquêtes sur place, le professeur Ian Stevenson a répertorié 20 cas suggérant le phénomène de la réincarnation (titre du livre, chez SAND, 1985) auprès d'enfants se souvenant de leur vie précédente (leurs dires ayant été vérifiés par lui au niveau des faits à l'occasion du retour sur les lieux évoqués par ces enfants).

A propos de l'islam

Le développement actuel des mouvances islamistes amène à se poser des questions sur la chronologie, voire l'authenticité des textes constituant l'islam. Il semble pour le moins paradoxal qu'une religion qui prit naissance plus de 600 ans après la mort de Jésus et le début du christianisme soit porteuse d'une telle barbarie. La diversité des obédiences et l'absence d'unité doctrinale appelle à espérer des changements fondamentaux plutôt que des luttes fratricides en vue de prises de pouvoir sur des territoires, le tout alimenté par des ingérences occidentales peu scrupuleuses. C'est qu'il faut distinguer l'islam et l'islamisme. L'islamisme est une caricature de l'islam, davantage un mouvement politique qu'une spiritualité, une interprétation frauduleuse qui asservit le peuple et surtout la femme. Mais peut-être certains textes portent-ils en eux-mêmes les germes de ces interprétations? Dans le monde musulman, les Etats font de l'islam leur moyen de gouvernance et d'asservissement, ce qu'il n'a pas toujours été.

Alors, peut-on réformer l'islam? Il y a quelques décennies, on pouvait se demander : peut-on réformer l'Eglise catholique? Cela se fait tout doucement, le pape François est en train de réformer le Vatican, donc il y a de l'espoir, mais cela va être long : c'est de la politique, ce n'est plus de la religion, même si la réforme se fait au nom de principes religieux et surtout, moraux.

En supposant qu'il y parvienne : qu'est-ce qui changera dans le discours religieux? Le dogme sera-t-il changé? Abandonnera-t on le dogme de l'Immaculée conception et de la divinité du Christ? Certainement pas, ils ne peuvent pas revenir en arrière. Et qu'est-ce qui changera dans la spiritualité des catholiques? Auront-ils davantage d'adeptes accédant à la béatitude? La spiritualité correspond à une attitude, c'est un élargissement de la conscience, pas seulement au niveau sociétal. Les réformes s'effectuent sur plusieurs niveaux : au plan sociétal, au plan du clergé et au plan de la doctrine, du discours. Une vraie réforme porterait sur l'ensemble de ces 3 plans, de manière globale, en opérant une nouvelle synthèse.

Dans le bouddhisme, il n'y a pas de dieu, mais tout est là, dans l'instant : en se libérant du sociétal par le lâcher prise et le détachement, on se rend disponible et on peut se mettre en relation avec la conscience universelle, éternelle, immuable. On réalise ainsi l'unité entre l'être humain, le monde et l'ineffable. Il y a participation et interdépendance. Ainsi, en mettant fin aux sources de souffrances, on s'ouvre à la compassion. C'est d'abord et toujours une affaire privée, individuelle, le collectif n'étant que le regroupement, la conséquence et non la condition initiale.

Vous allez dire : oui, mais cela ne change pas les conditions d'existence et cela ne crée pas d'hommes politiques apportant le renouveau à la nation. L'avantage de la laïcité, c'est que l'Eglise n'intervient plus dans les affaires de l'Etat, mais l'inconvénient, c'est que nos hommes politiques semblent bien souvent dénués de toute spiritualité, et même parfois de culture. Les partis vivent de plus en plus pour eux-mêmes : l'exercice de la démocratie n'est plus que la voie qui permet à certains ambitieux d'accéder au pouvoir. Après l'élection, il n'y a plus qu'une représentation parlementaire qui est aux antipodes de la démocratie.

Dans le cas de l'islam, c'est encore pire car il n'y a pas de Vatican, pas de pape et celui qui veut devenir calife n'est qu'un piteux barbare. Il faut donc, au sein de l'islam, convaincre chaque imam, chaque uléma qu'il y a un nouveau discours à tenir. Comment un laïque peut-il convaincre des croyants obtus, ne vont-ils pas dire : "de quoi se mêle-t-il, ce mécréant?" A la lecture d'Ibn 'Arabî, on découvre une proximité, une similitude stupéfiante avec la mystique chrétienne, notamment avec Saint Jean de la Croix. Il y aurait un très beau travail comparatif à réaliser sur ce sujet, je suis trop vieux pour m'y consacrer et je ne suis pas un érudit, j'aurais encore trop à me documenter et il serait indispensable de connaître la langue arabe, pour aller directement aux textes originaux, sans besoin de passer par les traductions et les commentaires ou les exégèses, encore que tout soit intéressant à découvrir.

L'islam a connu son âge d'or avec Averroès. Avant lui, Saladin était un conquérant, mais avant de conquérir, il disait : "Rendez-vous et nous ne détruirons rien" et il tenait parole, cela lui conférant son côté chevaleresque malgré la cruauté qui était la règle au XII ème siècle. L'âge d'or de l'islam, c'était l'astronomie, la médecine, la littérature, la musique, bref, tout ce que les islamistes interdisent. C'est grâce à lui que les manuscrits des anciens penseurs grecs, notamment ont été conservés. C'était avant la Renaissance et avant nos philosophes des lumières : Diderot, Montesquieu, Rousseau, Voltaire, etc. Il faut se souvenir que c'est postérieurement aux philosophes des lumières qu'a été inventée la guillotine. La marche vers davantage de spiritualité est souvent louvoyante.

Qui serait habilité pour dire cela aux imams, aux ulémas, mais aussi aux jeunes de tous les pays. Il faut dire aux jeunes qu'une vraie religion, c'est une spiritualité qui libère et non un embrigadement, il faut dire aux jeunes partout dans le monde que la lutte contre le mal, ça ne veut pas dire la lutte contre celui qui ne me ressemble pas, mais la lutte contre le mal qui est en soi. La spiritualité n'est pas l'observance de règles contraignantes dans la vie quotidienne, de prières désuètes, d'interdictions qui pèsent sur la société et le développement de la nation. Il faut dire aux jeunes que le mal s'insinue dans chaque être humain si l'humain n'y prend pas garde et qu'il n'y a pas d'humain supérieur aux autres, il y a seulement une différence d'évolution, une différence d'avancement et que cet avancement peut se gagner par l'effort, la compassion, le travail, le respect, le détachement, que le terrorisme n'est pas digne d'un être humain évolué, que ce n'est pas une piste d'émancipation, tout au contraire, c'est une conduite suicidaire, vouée à l'échec total ici-bas et même dans l'au-delà : on peut y perdre son âme, tout simplement, définitivement, c'est à dire non seulement son existence terrestre mais également celle dans l'au-delà. C'est alors la perte de cette éternité qui est propre à chacun et que la plupart des vivants ignore. J'imagine la terreur de ces gens qui vont se trouver désarmés dans l'au-delà, face à leurs victimes, si tant est que ces victimes leur offriront la grâce de se montrer à leurs yeux au milieu du néant qui sera le leur.

Si Dieu il y a, c'est le dieu de tous les hommes et tous les hommes issus du même père ne sont rien d'autres que des frères, qu'ils soient religieux ou athées. Simplement, leur route est différente.

Bref, en Inde, les gourous disent : "on ne peut pas changer le monde, mais on peut se changer soi-même". Et si chacun entreprenait de se changer soi-même, eh bien le monde changerait de lui-même, naturellement, sans qu'il soit besoin d'employer la contrainte et l'assassinat. Non seulement il ne sert à rien de tuer les gens, sinon à ajouter au malheur (de soi-même et des autres), mais encore, la peine de mort est inefficace car un esprit mauvais peut encore nuire aux gens sur terre, depuis l'au-delà.

Bien sûr, voir certains pays ou certaines catégories de gens baigner dans l'opulence à côté de la misère peut être un sujet de scandale et suggérer la révolte, la révolution. Les peuples n'ont souvent d'autre ressource que d'imposer aux gouvernants qu'ils prennent des dispositions particulières pour améliorer l'équité et la justice au niveau sociétal. Un peuple ne peut pas se libérer d'un tyran du jour au lendemain, c'est un long processus qui ne peut se développer que dans l'ombre. La révolte est une chose, mais c'est le nouveau consensus qui suit la révolte qui impose de nouvelles lois bénéfiques. De nouvelles lois imposées par la force peuvent-elles êtres justes et durables? C'est malheureusement parfois la seule alternative pouvant les établir. Dans tous les cas, les héros de la révolte doivent d'abord veiller à ne pas se faire voler leur révolution, ce qui est souvent le plus difficile.

A l'heure actuelle, il apparaît que certaines révoltes sont fomentées par des puissances extérieures aux pays concernés et les révoltés se font purement et simplement voler leur révolution par des puissances perverses qui se dissimulent derrière les bons principes de façade (démocratie et droits de l'homme) et qui présentent médiatiquement les situations de manière inversée.

Cependant, on peut constater que le progrès technique et la société de consommation, bref, le matérialisme qui les accompagne est également un retardant de la spiritualité. Quand nous parlons de notre civilisation, nous prétendons souvent nous classer au-dessus des anciennes civilisations qualifiées de primitives, alors que ces dernières dénotaient une spiritualité certaine, comme les indiens d'Amérique, par exemple, qui étaient naturellement écologiques. Comment ces peuplades auraient-elles pu survivre sans une spiritualité forte et proche de la nature? Il en va de même ailleurs, de l'Amazonie à l'Alaska. Depuis Descartes, notamment, notre civilisation ne respecte plus la nature (océans, faune, végétation) et elle commence à en payer chèrement les conséquences. Descartes considérait les animaux comme des mécaniques alors qu'il est reconnu, aujourd'hui, que ce sont des êtres vivants dotés d'une sensibilité, qu'ils sont complémentaires avec le genre humain et qu'ils ont un rôle écologique primordial. De la même façon, la nature était destinée à l'exploitation par l'homme qui avait pour rôle de s'en rendre maître! C'est ainsi qu'on désertifie et qu'on assèche des lacs et des mers intérieures.

Quand les Occidentaux ont entrepris de conquérir l'Amérique et l'Afrique, ils ont traité les indigènes en sous-hommes alors qu'ils avaient leur propre spiritualité. Nous les avons dépossédés de leurs terres et de leur spiritualité. Les missionnaires ont entrepris de les "évangéliser"! L'Occident a sa part de responsabilité dans les malheurs qui se sont abattus sur la terre et on peut comprendre les amertumes et les rancoeurs. Aujourd'hui, il se trouve discrédité, bien souvent, avec raison. Il faut maintenant réparer. Mais réparer ne veut pas dire indemniser, ce n'est pas la solution. La solution est spirituelle : les peuples de la terre doivent trouver la voie de l'union dans la spiritualité et le respect des différences réciproques, nous devons débroussailler le terrain pour créer la voie en ce sens. Les hommes politiques doivent se libérer des idéologies, il faut laisser la place au pragmatisme et au bon sens, à la diplomatie ouverte à la spiritualité et non plus uniquement aux intérêts économiques.

Les Chinois interdisent aux lamas de se réincarner sans autorisation!!! Ce serait une simple absurdité s'il ne s'agissait pas d'une volonté politique de détruire la culture tibétaine.

Cependant les Chinois ont trouvé la bonne solution pour s'implanter dans les territoires, comme en Afrique : ils construisent des infrastructures, routes, voies ferrées, stades, etc., alors que nous nous contentons de subventionner des régimes sans nous préoccuper de la destination des fonds, ce qui n'engendre que la corruption et l'inefficacité.

La difficulté est que nous nous trouvons dans une période de très grave crise économique, financière, monétaire et même spirituelle. Nous sommes à la veille de changements que nous n'imaginons même pas car nous sommes le jouet de la technologie. A l'école primaire, on nous enseignait que le progrès allait libérer l'être humain. On s'aperçoit que c'est faux : le progrès offre aux puissants une fâcheuse tendance à nous asservir et nous confiner au matérialisme, la télévision nous relie à l'éphémère au détriment de ce qui demeure par delà les siècles. La technologie tend à nous abêtir plus qu'à nous émanciper, si nous n'y prenons garde.

Nous avons délocalisé, en créant du chômage, surtout chez les jeunes, ce qui est terrible, mais en re-localisant, nous remplaçons les hommes par des robots. Le chômage ne peut que s'accroître et ce, de façon exponentielle. Les peuples ne l'accepteront pas.

Il faut réparer alors que nous n'avons plus les moyens dont nous disposions jadis et alors que nous sommes condamnés à nous défendre contre la barbarie. La difficulté est énorme. Toutefois, il faut se mettre à la tâche : il faut se faire entendre. Comment agir et parler pour se faire entendre? Encore une fois : Que faire? La laïcité est un avantage dans son fondement, car elle pose le respect des religions, mais elle est un gros handicap quand les laïques ne veulent rien entendre et rejettent tout en bloc, d'une manière apparentée au totalitarisme.

J'ai participé à des colloques interreligieux chez un maître soufi (Ibn 'Arabi est une figure historique du soufisme) où se rencontraient des gens de différentes confessions ainsi que des athées. Je pense qu'il serait bon que les plus hautes autorités religieuses se réunissent au cours de multiples congrès qui auraient lieu un peu partout dans le monde, médiatisés intelligemment et s'adressant aux gens pour expliquer ce qui est commun à toutes les religions, qu'elles ne sont pas là pour embrigader, mais pour libérer, donner du sens à la vie, quelles que soient les croyances et les pratiques. Il faudrait aussi qu'elles ne craignent pas de dire ce qui n'est pas conforme au simple bon sens et à l'éthique. Je verrais bien également des conférences dans les écoles pour expliquer aux jeunes ce qu'est la spiritualité et ce qu'elle n'est pas. Il n'est pas question de vouloir enseigner les religions, mais seulement de préciser en quoi elles consistent : un tremplin vers plus de spiritualité, laquelle en est la quintessence.

Les arts en général, la musique, les spectacles, le cinéma sont d'excellents supports pour faire bouger les mentalités.

Charles André Legrand

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