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ZZ6 Préface

Publié par Legrand

 

Préface

 

 

           Quand j'étais interne au collège Saint-Just de Soissons, je m'éveillais à 6h45 au son des cloches de la cathédrale qui carillonnaient tous les quarts d'heure. J'ai encore leur phrase musicale en mémoire, et je les entends toujours avec le même plaisir.

           La chapelle du Sacré-Coeur comporte une magnifique peinture à l'huile sur toile, de Félix-François-Barthélémy Genaille. Elle est dédiée au Sacré-Coeur de Jésus. Ce tableau pourrait très bien être celui dont parle le Père Teilhard de Chardin dans l'Hymne de l'Univers (Editions du Seuil, 1961), à l'occasion de son passage dans notre région :

 

           Cependant, mon regard s'était arrêté machinalement sur un tableau représentant le Christ, avec son coeur offert aux hommes. Ce tableau était accroché, devant moi, aux murs de l'église où j'étais entré pour prier. (chapitre : LE TABLEAU).

 

           Dès 1915, il a participé à la première guerre mondiale en tant que brancardier et, en 1917, il a connu l'offensive de l'Aisne et le Chemin des Dames.

           Le livre commence ainsi :

 

           Puisque, une fois encore, Seigneur, non plus dans les forêts de l'Aisne, mais dans les steppes d'Asie, je n'ai ni pain, ni vin, ni autel, je m'élèverai par-dessus les symboles jusqu'à la pure majesté du Réel, et je vous offrirai, moi votre prêtre, sur l'autel de la Terre entière, le travail et la peine du Monde. (Chapitre : LA MESSE SUR LE MONDE, L'OFFRANDE).

 

              Les cathédrales incarnent cette majesté et témoignent à la fois du Réel et de la souffrance, associée à la destruction, qui ne cesse d'être répandue sur le Monde, sans répit ni pitié. Ecrasé ou subjugué par le temporel, l'individu peut être conduit, parfois, à perdre ses valeurs, ses repères culturels et spirituels. Les cathédrales nous rappellent à l'éternel et aux valeurs qui ont structuré notre enfance et notre culture, elles sont le fruit de la puissance de l'Esprit, elles traversent le temps et le transcendent.

 

           Pierre Wolber a travaillé en solitaire, mais dans le sillage des illustres anciens tels que Viollet-le-Duc, Auguste Choisy, etc. et, plus près de nous, Jean Ancien, archéologue soissonnais. Quand il m'a exposé que la cathédrale de Soissons inaugurait la naissance de l'art gothique et qu'il m'a demandé si je voulais bien jeter un oeil neuf sur son travail, j'ai accepté volontiers. Pierre est un artiste merveilleux qui compose des aquarelles et le travail de relecture est tout de suite devenu un travail de collaboration amicale et exigeante en même temps qu'une critique constructive et fructueuse.

           Ma tâche a consisté en une mise en forme informatique avec laquelle, en raison de son âge, Pierre n'est pas familiarisé. Il a réuni ses précédents exposés, étalés dans le temps. J'ai fait de mon mieux pour honorer son précieux travail de recherches historiques et techniques abordées avec le regard averti de l'Architecte expérimenté et amoureux des vieilles pierres.

           Notre région est très riche en édifices patrimoniaux et témoigne de l'histoire chrétienne de l'Isle de France, région familière aux anciens rois de France. Je souhaite que ses propos soient entendus par les professionnels des études consacrées à l'Art gothique, particulièrement, et qu'ils soient retenus afin de conserver dans notre mémoire leur signification profonde et de mettre en valeur la nécessité, à la fois physique et morale, de préserver ce patrimoine qui se trouve parfois sous-estimé, de plus en plus menacé ou fragilisé ou tout simplement transféré à la modernité profane, si ce n'est "requalifié" en son nom.

 

           Je remercie Pierre Wolber de m'avoir permis de participer à la réalisation de cet ouvrage qui contribue également à la remise à l'heure de cadrans établis.

 

 

                                                                                André Legrand

 

 

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