Les pays de l’Occident otanien ou alliés de celui-ci sont presque tous quasiment à l’arrêt, en terme de prévisions de croissance

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par Dominique Delawarde

La Banque mondiale a publié son classement 2023 des PIB/PPA et ses prévisions 2024 ainsi que ses prévisions de croissance pour la période 2024-2030. Le tableau ci après vous présente, dans l’ordre des PIB/PPA, le classement et les prévisions pour les 13 premiers pays dont le PIB est évalué en $ Parité de Pouvoir d’achat par la Banque mondiale.¹

Commentaires sur le tableau ci dessus :

• Par expérience, les prévisions annoncées par la Banque mondiale, comme par le FMI d’ailleurs, sont toujours étrangement biaisées en faveur des pays de l’occident otanien, et au détriment des pays de la multipolarité. Des corrections doivent donc être faites, au fil du temps, pour tenir compte des réalités.

• Les pays de l’occident otanien ou alliés de celui ci sont presque tous quasiment à l’arrêt, en terme de prévisions de croissance, sur la période 2024-2030. Sur une durée de 6 années, le Japon est donné à +3,6% de croissance, l’Allemagne à +3,9%, l’Italie à +6,2% ; le Royaume Uni à +6,9%, la France à +7,2%. C’est très peu, surtout si l’on tient compte du biais généreux évoqué plus haut.

• La Multipolarité fait beaucoup mieux : Inde +50,1%, Chine +49,7%, Brésil +16,8%, Russie +13,4%

• Les USA limiteraient les dégâts à +17,5% sur 6 ans. Attendons de voir les réalités…

• La Russie dépasserait le Japon en PIB/PPA dès 2024 et s’emparerait (de peu) de la quatrième place mondiale. Pour un pays que monsieur Macron nous disait être en cessation de paiement en mars 2022 et dont monsieur Lemaire voulait effondrer l’économie, c’est plutôt encourageant.

Sauf à imaginer que la Banque mondiale est complotiste et travaille pour le président Poutine, ces chiffres doivent être désespérants pour nos propagandistes politico-médiatiques.

Comment messieurs Macron, Attal et Lemaire vont-ils trouver les dizaines de milliards dont ils vont avoir besoin pour boucler leur budget 2024 ? Réponse après les élections européennes de juin prochain. Nos politiques et les médias qui les soutiennent vont s’efforcer de dissimuler l’ampleur du désastre dans les dix prochaines semaines pour limiter la casse électorale du 9 juin prochain.²

Le financement de la magnifique loi de programmation militaire 2024-2030 votée en juillet 2023 dans l’enthousiasme par nos parlementaires qui semblent, hélas, bien déconnectés des réalités, est évidemment et tristement compromis. Où donc une France, submergée par la dette, trouvera-t-elle les 413,3 milliards d’euros prévus pour restaurer sa défense et reconquérir sa souveraineté ? Un surcroît d’emprunt peut être ? Mais à quel taux d’intérêt ? Nos élites autoproclamées marchent sur la tête…³

• La France (11ème), le Royaume Uni (12ème), l’Italie (13ème) sont sortis du groupe des 10 premiers pays du monde en PIB/PPA. L’Indonésie (6ème) et la Turquie (9ème) tirent leur épingle du Jeu en entrant dans ce club des dix. Si les prévisions de la banque mondiale se réalisent, le Brésil aura dépassé l’Allemagne dans 5 ans.

• Au total, le G7 et l’OTAN ont clairement du plomb dans l’aile et ne disposent plus des moyens de changer l’évolution des choses. Peu de réserves de matières premières et d’énergie, perte du quasi monopole de la matière grise qui a désormais très largement basculée dans le camp de la multipolarité. (nombre d’ingénieurs formés annuellement, nombre de brevets d’inventions innovantes déposés).

La question n’est plus de savoir si l’occident otanien est déclinant, mais juste de savoir combien de temps il lui faudra pour atteindre le fond.

Dominique Delawarde